Choc culturel, késaco ?
La réaction à une nouvelle culture est un choc, en partie à cause des changements massifs et inattendus dans la vie de l’individu, véritable « bombardement » de nouveautés, et en partie parce que les différences remettent en question ses propres valeurs culturelles. L’anthropologue K.Oberg, qui a été le premier à utiliser l’expression «choc culturel» pour définir ce phénomène, explique : » Le choc culturel survient à cause de l’anxiété provoquée par la perte de toutes nos références et de tous nos symboles familiers dans l’interaction sociale ». Ceux-ci incluent les mille et une façons que nous avons de nous situer face aux circonstances de la vie : quand donner la main et quoi dire lorsque l’on rencontre de nouvelles personnes, quand et comment donner des pourboires, comment faire des achats, quand accepter ou refuser les invitations, quand prendre ce que disent les gens au sérieux ou non.
Nos conceptions du monde, nos symboles, nos normes de communication, notre attitude ou encore nos références sont directement liés à notre culture. Ils sont acquis au cours de notre éducation et font partie de notre culture autant que notre langue ou les croyances auxquelles nous souscrivons. Nous dépendons tous de ces centaines de signaux, dont nous ne sommes pas conscients pour la plupart.
Apprendre de son expatriation par Philippe Pierre par freebits
Le processus d’adaptation
Le processus d’adaptation à une nouvelle culture est un processus qui s’illustre généralement par une courbe en U. Si l’on prend également en compte la période de retour au pays d’origine, on obtiendra alors « 2 courbes en U, donc une courbe en W !
1. Lune de miel
2. La désillusion puis la crise: le choc culturel
3. La guérison
4. L’adaptation
5. Le retour
6. Le choc culturel inversé
7. Le rétablissement
8. La réintégration
L’acclimatation des personnes qui changent de culture a lieu généralement en trois phases.
Les premières semaines sont synonymes de perte de repères. Cette perte de repères, associée à la pression et à l’anxiété que génère la nouvelle vie sont autant de freins à l’adaptation de l’expatrié et sa famille. Voilà pourquoi il est important de rassurer l’expatrié en l’informant sur la culture du nouveau pays.
Cependant, la première phase de l’expatriation est le plus souvent davantage chargée d’excitation que de craintes. C’est ce qu’on appelle la « lune de miel », une première phase traversée par les nouveaux arrivants qui est faite d’enthousiasme, de plaisir, d’excitation, voire d’euphorie face à la nouvelle culture. Cette phase ne dure que de deux à trois mois pour la majorité des cas.La seconde phase est le fameux choc culturel. Il s’agit de la perte de repères que nous venons de définir dans notre première partie. Elle dure souvent entre trois et dix-huit mois.Cela se termine par une période d’adaptation appelée « guérison ». Le nouveau devient l’habituel, l’individu devient moins stressé et plus efficace dans son travail.
Pour ceux qui prolongent leur séjour au-delà de deux ou trois ans et pour les immigrants qui changent de pays de façon permanente, le processus d’adaptation continuera pour toute la période de leur séjour ou pour toute leur vie, un peu comme on apprend à se connaître soi-même pendant toute notre vie. Changer de culture, en acquérir une autre, se forger une nouvelle identité culturelle à partir des cultures dans lesquelles on a vécu sont des processus extrêmement lents. La culture n’est pas un manteau qui se met et s’enlève selon le goût et les besoins du moment. Elle fait partie intégrante de l’identité même, même si l’on est très souvent inconscient de tous les traits culturels que nous véhiculons à travers notre façon de se comporter au quotidien.
Choc culturel et retour prématuré
Le choc culturel est donc une notion auquel l’expatrié doit être sensibilisé. Il doit savoir ce dont il s’agit et s’y être préparé. Il s’agit d’un travail sur soi, un travail personnel que devra effectuer le nouvel arrivant.
Après quelques mois dans le pays, on observe plusieurs réactions des expatriés face à la nouvelle culture:
- L’assimilation : L’expatrié a assimilé les valeurs et comportements du pays d’accueil.
- L’intégration et le pluralisme : L’expatrié participe fortement au partage de valeurs d’une culture à une autre.
- La déculturation : L’expatrié préfère vivre dans les enclaves réservées aux étrangers. De ce fait, il ne connaît que très mal la culture de son pays d’accueil.
- La séparation : Les valeurs de l’expatrié continuent à se fonder exclusivement sur celles de son pays d’origine. Inconsciemment, il n’y a pas de vrai volonté d’ouverture de sa part.
Une bonne intégration (assimilation ou intégration) favorisera largement le bon déroulement de la mission de l’expatrié.
L’intégration par la langue
Principales langues maternelles au Québec
Population totale | 7 435 900 |
Français | 5 877 660 |
Anglais | 575 560 |
Italien | 124 820 |
Espagnol | 108 790 |
Arabe | 108 105 |
Chinois | 44 740 |
Langues créoles | 44 140 |
Grec | 41 850 |
Portugais | 34 710 |
Roumain | 27 180 |
Vietnamien | 25 370 |
Russe | 19 275 |
Allemand | 17 850 |
Polonais | 17 305 |
Arménien | 15 520 |
Persan (farsi) | 14 655 |
Cri | 13 340 |
Autres | 325 030 |
L’intégration par la culture
Quelques conseils pour les expatriés afin de faciliter leur intégration:
- Éviter de se surcharger ou de s’attendre à ce que tout fonctionne à merveille. Il est normal qu’une personne vivant dans un nouveau cadre culturel éprouve un certain stress et certaines difficultés.
- Il faut saisir que le fait de prendre conscience des différences culturelles fait partie du processus d’adaptation au nouvel environnement.
- Explorer les différences culturelles. Cela aide à éviter les malentendus, à se faire des amis et à se sentir plus à l’aise.
- Garder contact avec ses amis et sa famille, pour éviter les sentiments de solitude et d’isolement.
- Faire du bénévolat au sein de sa collectivité (pour le conjoint), ce qui lui permettra de rencontrer des gens et de perfectionner son français ou son anglais.
- S’inscrire à un cours de français ou d’anglais pour améliorer ses compétences linguistiques.
- Prendre part à des activités qui nous intéressent : musique, sports, danse, arts, apprentissage d’une langue, etc. S’adresser au bureau local du tourisme pour se renseigner davantage sur les activités ou sur les festivals qui ont lieu dans sa région.
- L’expatrié qui travaille doit aider le reste de la famille.
Souvent immergé très rapidement dans la culture grâce à son travail, l’expatrié ne doit pas oublier que ce ne sera pas toujours le cas de sa famille, qui en conséquence, connaîtra peut-être un processus d’intégration plus long. L’expatrié devra donc aborder, avec les membres de sa famille, les changements et les défis auxquels ils auront à faire face afin qu’ils puissent, eux aussi, se préparer à leur processus d’intégration au Canada.